La belle saison prend les couleurs de notre vie. J’ai de beaux souvenirs d’enfance et d’adolescence qui me rattrapent avec nostalgie, dès que le solstice d’été se pointe le bout du nez….
L’été de mon enfance – Youpi la fin juin. Les feux d’artifices de la Saint-Jean-Baptiste, le droit de veiller tard. Surtout, la fin des classes. Le bonheur retrouvé de ne plus se réveiller avec le cadran. L’odeur du gazon que tond mon père le samedi matin. Jouer avec les amis du voisinage, ne pas avoir de plan. Écouter Grease. Ma mère qui sort le livre : Quoi faire les jours de pluie, lorsque je m’ennui un peu et qu’il ne fait pas assez beau pour aller jouer dehors. Manger des popcycles, des Mr Freeze au raisin ou de la crème glacée napolitaine – 3 couleurs. Se baigner dans l’eau froide des petites piscines hors terre qui n’ont pas encore eu le temps d’être réchauffées par le soleil. Apprendre à nager et faire semblant en touchant dans le fond en avançant avec mes mains. La crème solaire qui sent le coconut. Aller me promener avec mon petit bicycle à deux roues, revenir quand les lampadaires s’allument. Etre obligée de suivre le groupe du camps de jour, jouer à la balle molle pis ne pas aimer çà.
L’été de mon adolescence – Yessss, fin juin. La première job au Club de golf à être busboy pour les tournois et les mariages. Avoir enfin de l’argent de poche gagné pour pouvoir me gâter aux Promenades Saint-Bruno. Rejoindre les amis à la Lichette en dix vitesses, où on se commande des pogos et une patate frite à 4 en mangeant dans le même sac. Jouer au Pac-Man. Me lever de bonne heure la fin de semaine pour servir les déjeuners aux golfeurs. Faire le party à la campagne devant un gros feu de bois en chantant L’Escalier de Paul Piché, c’est la Saint-Jean! Boire de la Labatt Bleue, fumer mes premières cigarettes. Frencher le beau Éric. Conduire la voiture pour la première fois. Aller au camping Laliberté avec Ariane et se baigner dans le lac. Écouter du Clash, The Cure et Dead Kennedys un week-end, et Judast Priest et Iron Maiden, l’autre. Fumer mon premier joint, pis aimer çà.
L’été de mon université – Ouf, fin juin. La session est terminée, je n’en peux plus des travaux et des examens, je n’ose même plus lire un livre de fiction, je suis brûlée. Retour chez les parents pour l’été, travail à l’hôpital à faire le ménage pour combler les vacances des travailleurs. La paie est bonne. Le premier juillet arrive bientôt et je vais encore déménager, faire mes boites, changer d’adresse. Je profite des fins de semaines pour remonter à Montréal et finir d’installer mon nouvel appart. Je cours les festivals de jazz ou les francos en moto avec Christian. La vie est belle, mes jupes sont courtes. Je fais du camping avec Sophie à See Isle City New Jersey, USA, le bord de la mer à 800 kilomètres de route. La mer sent bon l’iode, le sable est chaud, la pizza vendue à la pointe est bonne. Un sentiment de liberté et de responsabilité, pis aimer çà.
Les étés de mes trente à mi-quarante ans – Ouch, fin juin. L’année académique a passé vite. 16 ans a travailler dans les universités, la fin de session c’est pour les autres maintenant. J’en profite pour faire le point sur l’année financière tout juste terminée et la rentrée de septembre. Mes amis sont mariés ou casés. On se retrouvent le temps des vacances, pause salutaire et bien méritée. Faire des plans, passer des mois à planifier la prochaine destination, lire les guides Michelin et compter les dodos dès qu’il n’y a plus de neige. Portugal, France, Irlande, Italie, USA, … plein de souvenirs de belles rencontres et de découvertes sur les autres et sur soi-même. De magnifiques paysages capturés en photo avec Ariane ou Sophie, ma soeur pivoine aussi et son amoureux. Des langues apprises pour l’occasion mais non maitrisées. La pizza blanche à la truffe, les saucissons, la morue mal passado, le nougat de Montélimar, les calissons d’Aix, les poissons de bord de mer…. Changer d’emploi et retourner m’installer dans ma ville natale. Me remettre sur un site de rencontre, faire la connaissance de mon mari, re-déménager à Montréal pis aimer çà.
Ode à l’été – Le voyez-vous le fil conducteur? Est-ce la fin des classes, les plaisirs de l’eau, les vacances bien méritées, la bouffe, la musique, l’amitié ou l’amour? Le fil conducteur de l’été, c’est la vie. Aussi belle qu’elle puisse l’être, chaque année depuis maintenant 50 ans pour moi. Merci l’été!