Au Québec, la mise en terre des semis et planter ses boutures au potager sont des activités réservées après la dernière pleine lune de mai. Est-ce une légende urbaine ou une superstition d’agriculteurs? En fait, attendre après la Journée nationale des patriotes (journée chômée, dernier lundi avant le 25 mai), c’est se donner plus de chance de succès, puisque les risques de gel sont à toute fin pratique terminés. Vous me direz que c’est tard au printemps…Vivre au Québec, c’est un peu çà, garder son manteau puis enfiler son maillot dans la même semaine.
Mon cucurbitacée m’a construit un potager en bac, l’été suivant l’année de notre arrivée à la nouvelle maison. La structure a été construite avec du bois de cèdre rouge de l’ouest canadien. Ce bois, non traité, ne transmet pas de substance chimique toxique à la terre ou aux végétaux et tolère les éléments naturels tout en prenant une belle patine grisâtre, au fil des saisons. Mon ingénieur de mari a ajouté des fenêtres avec grillage à poules pour protéger la future récolte des indésirables tels qu’écureuils et ratons-laveurs. Les fenêtres s’ouvrent en hauteur, pour le potager principal et à l’horizontal pour la section plus basse réservée aux tomates et basilic, deux compagnons naturels.
Curcurbitacée a utilisé le logiciel gratuit sketchup pour planifier les besoins de matériaux. On retrouve aussi plusieurs plans gratuits sur Internet, tel que le site d’Ana White qui regorge d’idées DIY. Le choix de l’emplacement a été mûrement réfléchi. Comme ma soeur paysagiste pivoine m’avait donné le précieux conseil de ne rien faire avant un an, le temps de voir l’effet des saisons sur le terrain, nous avons choisi l’endroit le plus ensoleillé, notre cour étant orientée nord-est.
Quelques détails sur la construction du bac: la dimension est de 10 pieds x 5 pieds x 3 pieds de haut incluant les pattes. Nous avons utilisé un peu plus de 25 planches de cèdre rouge de 2 x 6 x 10, incluant le fond. Une mise à niveau est essentielle pour conserver la structure le plus longtemps possible. Les 6 piliers 4 x 4 reposent sur des dalles de ciment recyclées. La boite a été recouverte, à l’intérieur, d’une toile géotextile brochée avec des agrafes en acier inoxydable.
Nous avons fait livrer d’un centre de jardin 4 verges cubes de terre, soit 2/3 de terre à jardin et 1/3 compost. Il ne faut surtout pas utiliser de la terre noire, trop pauvre pour un potager.
Au bac de jardin, nous avons ajouté un banc construit avec les même matériaux. Le banc est utile pour nettoyer les légumes, lors de la récolte, avec son évier dissimulé sous une partie amovible.
Nous avons fait un deuxième bac cette année, mais sans le fond. Le nouveau bac est installé directement sur le sol. C’est une économie de temps et d’argent, par rapport à la version sur pattes. Tout dépend de l’effet recherché. Maintenant avec deux fois plus d’espace pour planter, la planification est d’autant plus importante car la deuxième surface laisse plus de place pour les cultures qui se récoltent en fin de saison telles que choux, carottes et betteraves. J’ai aussi planté plus de tomates dont des San Marzano. Miam!