Demain, je vais avoir 50 ans. Je ne veux pas vieillir. J’aimerais retenir ma dernière journée dans la quarantaine comme on s’accroche à une bouée de sauvetage en pleine mer. 50 ans. J’ai quelques traces du temps sur mon visage, mon corps est plus rond. 

Ce n’est pas tant les aspects physiques de vieillir qui me préoccupent, c’est le fait de devoir assumer qu’il y me reste moins de temps en avant qu’en arrière. La santé est au rendez-vous. Je la préserve précieusement comme la base de tout ce qui s’en vient : 10 ans de carrière, les projets de retraite active, les choix de vie, les passions que je vais pouvoir (enfin) explorer avec mon amoureux. Et pendant ce temps…. le quotidien doit être célébré. Chaque jour vécu comme si c’était le dernier. 

Une amie m’a déjà confié faire l’amour à son mari comme si c’était la dernière fois. Que la passion et les sentiments transmis allaient être leurs ultimes souvenirs de leur vie à deux. J’y pense souvent; de ne pas tomber dans la banalité, la routine, les obligations. Savourer le moment présent avec ses joies et ses peines. Ne pas s’accrocher aux détails, mais à l’essentiel. Entendez-vous le mot essence, dans essentiel ? Le cœur de qui on est, nos valeurs, notre matière première.

Vieillir, c’est bonifier cette essence. Devenir un meilleur être humain et se construire par nos expériences. Avoir 50 ans, c’est réaliser la somme de ses expériences, le chemin parcouru. J’ai très peu de regrets. Chaque pas en a amené un autre. Parfois la route était un peu courbe, avec quelques lignes droites et des glissades en arrière. 

Je suis fière de ce que je suis devenue. Fière d’avoir su m’entourer de gens extraordinaires, des amis fidèles et sincères. Une famille unie avec un grand frère et deux belles grandes sœurs que j’aime le plus au monde. Des neveux et nièces qui font leur bout de chemin et mènent leur vie de jeunesse. Je suis fière d’avoir ouvert mes yeux, à 45 ans, quand j’ai rencontré l’homme de ma vie. Avoir saisi cette occasion a changé ma vie. S’abandonner à un amour sans retenue, être heureuse et se pincer pour être certaine de ne pas rêver.

Ici, j’aimerais dire merci. Merci à tous ceux qui sont passés dans ma vie et à tous ceux qui viendront. À mes parents qui sont partis trop jeunes, merci d’avoir cru en moi et de m’avoir transmis de belles valeurs.

Demain, je vais avoir 50 ans. Une nouvelle porte s’ouvre, celle de la maturité. Comme un bon vin, je vais continuer à m’améliorer. Je connais mon cépage, le potentiel est là. Je dois prendre soin de la bouteille et le miracle de la vie va se produire.