L’hiver canadien a mis à rude épreuve les habitants de ce beau pays cette année. À l’extrémité ouest, à Victoria et Comox en Colombie-Britannique où s’est installée ma famille paternelle, ils ont reçu 11 fois plus de neige en février 2019 que par les années passées. De notre côté, à Montréal, la neige est présente depuis novembre et persiste encore malgré la mi-mars. C’est beau l’hiver vous me direz, mais pour pouvoir l’apprécier il faut aimer les activités extérieures et surtout s’habiller en conséquence.
Philosophe, mon cucurbitacée m’a invité à apprécier pleinement chacune des saisons pour ce qu’elles sont. Pour ce faire, il m’a incité à me rééquiper en skis de randonnée, raquettes et patins. Dès nos premiers mois de fréquentation, à l’hiver 2015, je maugréais contre la température, le fait de devoir chausser mes bottes, enfiler un grand manteau et déblayer ma voiture. Intégrer progressivement une activité extérieure la fin de semaine a été une occasion de retrouver mes plaisirs d’enfance et d’adolescence longtemps oubliés. Jouer dehors, sans se préoccuper du volet santé, juste pour le plaisir de respirer le grand air et apprécier les paysages changeants est franchement libérateur.
Les raquettes et les skis de randonnée ont été les plus faciles à rechausser. Les habilités sportives nécessaires sont relativement limitées. Seules variantes, maintenant on fait de la raquette avec des bâtons aux mains, comme la marche nordique. Pour le ski de fond (ski de randonnée en québécois), les planches viennent avec des écailles au centre ce qui rend leur fartage superflus. De plus, une fois avoir revu sur Youtube la technique de poussée, j’ai retrouvé le rythme de la glisse assez facilement. Là où la courbe d’apprentissage a été la plus grande c’est avec les patins. Quand on est enfant, rien ne nous effraie. La peur de tomber sur la glace et de se fracasser le crâne vient avec l’âge, appelez cela de la sagesse. C’est donc avec un casque de planche à neige que je défile sur la patinoire. Désolée, je n’ai pas de photo à montrer pour prouver la chose, j’ai ma fierté! D’autant plus que je sais pas encore comment freiner….
Cet hiver, nous avons loué un chalet en Estrie, dans la petite ville de Bolton-ouest. C’est tout près de Bromont, Orford et Sutton. J’ai revisité des sentiers de ces belles montagnes que je fréquentais à l’époque où je faisais du ski alpin. Si vous passez dans le coin, je vous invite fortement à vous y arrêter, plus particulièrement à la base de Plein air de Sutton où vous pouvez pratiquer la randonnée en raquettes ou avec bottes et crampons, le ski de fond et la bicyclette à pneus surdimenstionnés (fat bike). Comme la température était en hausse, nous n’avons pas pu louer de fat bike, les pistes n’étaient pas en état de nous recevoir. Toutefois, je me suis promise d’essayer cela l’an prochain, de quoi me laisser encore quelques défis hivernaux.
Raquettes Magnolia Embrasser la nature Raquettes Cucurbitacée
Nous sommes allés à la base de plein air un mercredi. Nous ne savions pas que l’accueil était fermé les mardis et mercredis. Ne voulant pas gaspiller une si belle journée d’hiver, nous avons emprunté les sentiers malgré tout. Quel plaisir d’être seuls sur le site et de s’engager les premiers sur les pistes encore recouvertes de neige fraîchement tombée la veille.

Parfois, je me prends à rêver de paysages lointains et de pays chauds où la température est égale de mois en mois. Pensez à San Francisco en Californie où la température moyenne est de 18.4 degrés Celsius sur l’année. Ensuite, je réalise que nous sommes chanceux de sentir et ressentir le changement des saisons et être les témoins privilégiés du passage du temps. Au Canada, l’été il fait chaud. L’automne peinture les feuilles de multiples couleurs. L’hiver, quant à lui, est revêtu de blanc. Ensuite, la nature renaît au printemps. Les américains peuvent aller se rhabiller (chaudement s’ils passent nous visiter en hiver), c’est ici qu’il fait bon vivre dehors comme dedans.